vendredi 8 octobre 2010

VANDALISME EN IRAK ; BERCEAU DE LA CIVILISATION


























L’une des plus grande catastrophe culturelle de tous les temps!
Flashback sur un fait impardonnable de l'histoire...

La Mésopotamie (l’actuel Irak) a été redécouverte au XIXe siècle, après deux mille ans d’oubli. La reconstitution progressive de sa civilisation a permis de connaître nos plus lointains ancêtres en ligne directe, grâce aux archéologues et surtout aux déchiffreurs de textes cunéiformes. Mais la plus grande partie des vestiges archéologiques de l’Irak, et donc des pans entiers de notre passé, restent à découvrir. Or, les recherches sont aujourd’hui très menacées par les conséquences de la destruction du pays commencée en 1990 avec l’embargo, et parachevée par sa conquête par l’alliance anglo-américaine en 2003.

Il y a huit mille ans, à l’époque où la plupart des peuples de la planète étaient des chasseurs-cueilleurs, les populations de Mésopotamie, entre le Tigre et l’Euphrate, avaient inventé l’agriculture et l’irrigation, qui leur avait permis de fertiliser le désert. A Sumer furent inventés les fondamentaux de toutes les civilisations ultérieures : l’écriture, les mathématiques, l’urbanisation, l’administration, l’astronomie, le calendrier, la codification des lois, l’économie, la médecine, la littérature (avec la poésie épique)...

La première cité du monde, Uruk (-2900), bâtie sous le roi légendaire Gilgamesh, fut à l’origine de la révolution urbaine qui s’étendit aux côtes méditerranéennes, à la presqu’île arabique, à l’Égypte et à l’Inde.




L’HISTOIRE COMMENCE À SUMER AVEC L’INVENTION DE L’ÉCRITURE

Charles Saint-Prot disait :
« ...des civilisations prestigieuses se sont développées dans le futur espace arabe plusieurs siècles avant notre ère alors que les pays occidentaux étaient encore des barbares. Les Européens connaissent l’histoire de la Grèce et de la Rome antique, mais rien des véritables sources de la civilisation, au mieux quelques images stéréotypées comme les Contes Mille et Une Nuit. »

Les Sumériens ont inventé il y a cinq mille ans la première forme d’écriture, dite «cunéiforme» («en forme de clou»), qui aurait, selon le sumérologue Jean Botéro, inspiré les systèmes archaïques ultérieurs, égyptien, indien et chinois.
Leurs premiers documents, écrits à l’aide d’un roseau (calame) sur des tablettes d’argile, sont antérieurs de 1.500 ans aux plus anciens écrits bibliques et grecs ; ils contiennent les grands thèmes repris par leurs successeurs, tels ceux de l’Eden, du Déluge, de la création de l’Homme à partir de l’argile ou encore la Descente aux enfers.
Cette écriture a été utilisée pendant trois mille ans dans des langues très différentes. La centaine de millions de tablettes enfouies en Irak, dont un million seulement a été exhumé à ce jour, représente une bibliothèque inestimable relatant toutes les facettes de la civilisation et la vie quotidienne de nos plus lointains ancêtres, curieusement négligés de nos livres d’histoire.

Malgré les peuples très divers qui se sont établi depuis huit mille ans en Irak, en raison de sa position géographique stratégique (Akkadiens, Assyriens, Babyloniens, Perses, Grecs, Ottomans, Arabes...), il existe une continuité culturelle, entretenue par une longue tradition de d’acculturation réussie et de transmission de génération en génération. La population, qui avait bénéficié jusqu’à 1990 d’un enseignement de qualité, obligatoire pour garçons et filles, était très fière et respectueuse de son patrimoine, dont les sites archéologiques font partie de l’environnement familier.

L’irak : «un seul site archeologique immense» a lui seul, en grande partie inexploré

Le nombre de sites est estimé à plus d’un demi million, dont 25.000 sites majeurs, sur lesquels moins de la moitié ont été fouillés à ce jour. En réalité, «il n’est pas exagéré de décrire l’Irak comme un seul immense site archéologique virtuel», selon John Curtis, assyriologue du British Museum.

Ainsi, 99% des collines (Tell) correspondent aux remblais d’anciens villages, installés successivement sur les fondations des précédents depuis le XIe millénaire. Chaque tertre est donc formé d’une superposition de strates d’époques différentes pouvant chacune receler des milliers de pièces.

Au début de 2003, une équipe des plus éminents archéologues du monde entier, soutenue par des institutions internationales, avait réitéré leurs démarches auprès des autorités américaines et britanniques, et des Nations Unies pour leur demander de «tout mettre en oeuvre pour protéger le patrimoine de l’humanité», en respect de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé (ratifiée par 102 pays, dont l’Irak), et de la Convention de l’UNESC0 de 1970. Ils avaient présenté aux responsables du Pentagone une liste des quatre mille sites les plus menacés par les bombardements, en insistant sur le fait « qu’il ne s’agissait que d’une partie infime des sites iraquiens ».

D’énormes sigles «UNESCO» peints sur le toit des musées rappelaient aux agresseurs qu’il s’agissait d’établissements protégés par les lois internationales.

Les archéologues craignaient les bombardements et les pillages, alors que, « depuis sa fondation en tant qu’Etat moderne, et jusqu’en 1990, l’Irak a détenu un record enviable dans le domaine de la protection de son héritage culturel » soulignait le PR Gibson.
Des monuments avaient été restaurés, comme la ziggourat d’Ur4. un temple et un palais de Nimroud ; la ville de Babylone (dont les somptueux palais de Nabuchodonosor) avait été en partie reconstruite dans les années 80, et de nouveaux projets étaient très avancés, les autorités ayant le projet d’ouvrir le pays au tourisme.

Les bombardements de 1991 et les conséquences de l’embargo avaient déjà gravement endommagé le patrimoine irakien

Le PR Gibson, qui dirige des fouilles en Iraq depuis 1964, a dénoncé les dégâts des bombardements de la première « Guerre du Golfe » sur des merveilles de l’architecture mondiale, comme la ziggourat d’Ur (-2100), touchée par quatre cents obus (l’armée irakienne avait installé des avions à proximité, préjugeant que la ville de naissance d’Abraham ne serait pas attaquée), l’arche de briques monumental de Ctésiphon, le plus vieux du monde (- 400), un palais d’Assourbanipal à Ninive et une église du Xe siècle à Mossoul.

Des villages antiques reconvertis en sites militaires US avaient été détruits, comme Kirkuk, dont les maisons traditionnelles de la citadelle ont été rasées, ou Tell El-Lahm (au sud d’Ur), dont les ruines ont été écrasées par des bulldozers américains avant d’être pillées par les soldats. Le poids des tanks ou les chocs d’un bombardement réduisent en poussière les précieuses tablettes et autres pièces fragiles.

Par ailleurs, l’embargo est responsable de la détérioration irréversible de pièces uniques du patrimoine de l’humanité. Les mauvaises conditions de conservation dues au manque de produits chimiques nécessaires à l’entretien des collections (interdits d’importation), à des infiltrations d’eau souterraine et à la chaleur (à la suite de l’arrêt de la climatisation), ont entraîné la dégradation irrémédiable de milliers d’objets.

Selon le droit international, la puissance occupante porte l’entière responsabilité des pillages et des saccages commis

« Ce fut une véritable invasion. Ils ont brisé de lourdes statues, des lions babyloniens et des fresques de l’empire néo-babylonien. Ils ont pris des pièces, des têtes, des masques mortuaires sumériens. C’était horrible » Un assyriologue irakien cité par Aymeric Marchall.

Rappelant que le ministère du pétrole fut protégé par l’armée dès les premières minutes de la prise de Bagdad, le Dr Donny George, directeur général des recherches archéologiques du musée, accuse les forces occupantes d’avoir refusé d’intervenir, «alors qu’un seul tank et quelques soldats auraient suffi à empêcher ces actes». Des actes criminels qui se sont déroulés cinq jours durant, sous l’oeil indifférent ou narquois des soldats présents dans les tanks parqués à proximité du musée.

Pour le Dr Gorge, les pilleurs étaient des professionnels : ils savaient exactement les pièces qu’ils devaient voler (ils dédaignèrent toutes les copies, comme celle du code Hammourabi), et ils étaient très bien équipés (diamants et de ventouses pour découper les vitrines, pieds de biche et burins pour desceller les fresques et les statues).

Plusieurs dizaines de milliers de pièces du musée (le chiffre exact ne pourra être connu avant plusieurs années) ont été détruites ou volées, parmi lesquelles la tête de taureau de la fameuse harpe d’Our, la statue du roi Naram-Sin (- 2250), une statue monumentale akkadienne, des pièces d’ivoire sculpté (vers - 800), des marbres de Hatra, la porte d’une mosquée de Mossoul du XIIe siècle, et les monnaies et les ivoires contenues dans les carrés.

En outre, plusieurs musées ont été bombardés par l’alliance anglo-américaine, comme ceux de Tikrit (au motif qu’il s’agissait de la ville natale du président Saddam Hussein) et de Mossoul ; l’arche monumentale qui marque l’entrée du musée de Bagdad a été traversée par un obus. Et le bilan des bombardements est loin d’être définitif.

Lorsqu’il a été demandé à Donald Rumsfeld, ministre de la Défense, de faire cesser les pillages, il a ricané, affirmant que la télévision diffusait en boucle l’image d’un unique vase sous différents angles, et il a assimilé le pillage des musées «à des événements imparables, commis par des garnements, comparables aux émeutes lors des matchs de football» ! Son attitude a entraîné la démission du conseiller culturel principal de la Maison Blanche, Martin Sullivan aussitôt remplacé ...par un marchand d’art ! « Les marchands d’art ont généreusement financé la dernière campagne présidentielle et comptent beaucoup d’amis au gouvernement» explique Martin Sullivan.

Le musée de bagdad était au moins aussi riche que le Louvre et le British Museum

Des pièces uniques, comme un vase sacrificiel sumérien âgé de 5.000 ans, des bas-reliefs et des statues monumentales intransportables en raison de leur poids (plusieurs tonnes) ont été fracassés à coups de marteau de forgeron et de haches. Leurs fragments seront revendus à prix d’or sur le marché de l’art.
Des dizaines de milliers d’objets auraient également été dérobés dans les réserves des musées. Les pièces, dont certaines dataient de plus de 7.000 ans, avaient été excavées par les équipes d’archéologues au prix de décennies d’efforts.
Le régime de Saddam Hussein châtiait sévèrement les voleurs d’antiquités ; en 1991, des vandales coupables d’avoir décapité un taureau ailé du musée de Mossoul furent exécutés.

Certains objets inestimables ont été retrouvés, souvent très endommagés, comme le fameux vase de Warka en albâtre orné de sculptures (- 3100).
D’autres trésors du musée de Bagdad, comme des malles remplies de bijoux et d’objets en or et en pierres précieuses, avaient été mis à l’abri dans les réserves de la Banque centrale, dont l’un des deux bâtiments a brûlé, bombardé par un missile.
La communauté des archéologues s’est indignée contre la campagne médiatique lancée pour minimiser les pertes et dédouaner l’alliance anglo-américaine des saccages et des vols, commis sous son entière responsabilité.

LES COLLECTIONNEURS SONT APPOVISIONNÉS PAR DES RÉSEAUX ORGANISÉ
(Pour ne pas dire « La Crime Organisé »)

Les vols et les pillages de biens culturels ont connu un essor sans précédent au cours des deux dernières décennies. La grande majorité des vols est le fait de bandes organisées au service de marchands d’art qui alimentent les collections particulières, dont les certaines n’ont rien à envier aux plus grands musées du monde. Des responsables irakiens avaient souligné l’appétit des anglo-saxons pour leurs richesses, pétrolières, et aussi archéologiques. Depuis dix ans, le site Internet d’enchères américain «E-Bay» propose régulièrement aux collectionneurs des antiquités irakiennes, bijoux sumériens et tablettes cunéiformes, parfois bradées à moins de cent dollars.

Plusieurs filières d’approvisionnement existeraient, l’une partant vers Israël via la Jordanie, «plaques tournantes» d’un trafic qui aboutit à Londres et à Tokyo, une deuxième traversant l’Arabie Saoudite et une autre le Kurdistan. Un magasin de l’aéroport de Tel-Aviv vend même des antiquités irakiennes « hors taxes » (Cf. Aymeric MARCHAL). Selon un journaliste spécialiste des mafias, les objets d’art joueraient un rôle croissant dans le blanchiment de l’argent sale en Suisse. Les courts délais de prescription jouent en faveur des trafiquants. Ainsi, un objet volé et stocké en Suisse pendant cinq ans peut être présenté aux acheteurs potentiels comme provenant d’une collection particulière.

Le pillage des sites archéologiques est encore plus catastrophique pour le patrimoine mondial que les pertes subies dans les musées

Cependant que les archéologues étaient empêchés de travailler en raison de l’embargo, les fouilles sauvages n’ont jamais cessé : depuis 1991, des milliers d’antiquités sont exportées illégalement chaque mois, et le DR George ne peut aller sur le terrain « sans une kalachnikov en bandoulière » ou des gardes armés.
Les pillards, munis de cartes détaillées, fouillent la seule couche contenant l’objet commandé, n’hésitant pas à détruire les strates supérieures.
Depuis son invasion et le chaos qui en a résulté, les pillages ont lieu à très grande échelle dans tout le pays, perpétrés par des bandes d’une centaine de personnes, qui creusent nuit et jour à la pelle ou à la pelleteuse, protégés par des hommes munis d’armes semi-automatiques.

« Ce sont des bandes organisées qui travaillent à l’échelle internationale, appuyés par des financiers et des acheteurs potentiels » affirme l’assyriologue autrichien Walter Sommerfeld.

Ces fouilles sauvages sont encore plus catastrophiques que les pertes subies dans les musées. Les immenses champs de pétrole irakiens sont gardés par des dizaines de milliers de soldats, mais les principaux sites archéologiques sont livrés sans vergogne aux pillards au service de mafias.

Le saccage systématique des quinze principaux sites archéologiques irakiens se poursuit. Après le site d’Isin (-2000), totalement dévasté en une semaine, c’est au tour de celui de Larsa. Les vestiges mésopotamiens qui avaient survécu à plusieurs millénaires ont été anéantis à tout jamais en quelques semaines.
Or, les archéologues estiment qu’entre 80 et 90% de l’information détenue par un objet est perdue si son contexte culturel n’est pas connu, car «ils ne recherchent pas les objets pour eux-mêmes, mais pour l’histoire qu’ils représentent », ainsi que le souligne Richard Zettler.

LE MARCHÉ DE L’ART ANTIQUE EST LE 5ÈME PLUS IMPORTANT CHIFFRE D’AFFAIRE AU MONDE

"Le marché de l’art regorge d’antiquités irakiennes, dont la quasi-totalité a été volée» constate amèrement le PR John M. Russell du Massachusetts College of Art, qui a vu y apparaître au milieu des années 90 des fragments de sculptures et des bas-reliefs assyriens qu’il avait photographiés dans un palais du roi Sennacherib à Ninive avant la guerre du Golfe. Depuis 1991, 4.000 objets répertoriés dans un catalogue officiel ont été retrouvés sur le marché de l’art à New York et à Londres, notamment à la galerie Mospief, condamnée par les tribunaux à restituer à l’Irak plus de deux cents objets volés, dont deux seulement ont été rendus (une tête de Méduse du site de Hatra pesant 250 kg et un bas-relief d’un rempart du palais de Ninive).

La disparition des catalogues et des ordinateurs lors de la mise à sac des locaux administratifs des musées rend impossible l’identification des pièces mises sur le marché de l’art, évitant ainsi tout risque de poursuites judiciaires. Les archives écrites les plus anciennes du monde du musée, de la Grande Bibliothèque, des Archives de Bagdad et de la Bibliothèque du Coran ne seraient pas toutes parties en fumée : selon des témoins, les bâtiments auraient été incendiés après le vol des manuscrits les plus précieux.

Le «Conseil américain pour la politique culturelle » (ACCP), un groupe de pression constitué de riches collectionneurs, de marchands d’antiquités et d’avocats spécialisés créé en 2001 en vue d’une modification de la législation qui permettrait d’importer plus facilement des antiquités irakiennes aux Etats-Unis, a déclenché les foudres de la communauté des archéologues pour laquelle tout assouplissement de la loi (qui interdit l’exportation des antiquités) serait «absolument monstrueuse ». « Je crains le pire, il y a un vrai marché mondial de la tablette cunéiforme » révèle Jean-Jacques Glassner, historien de la Mésopotamie. Or, sans l’appoint des textes, des pans entiers de notre passé resteront à tout jamais incompréhensibles.

Quel avenir pour les recherches dans un pays devenu un immense champ de mines et une poubelle radioactive ?
Le black-out sur le nombre et les lieux d’impact des nouvelles armes de destruction massive utilisées lors de l’invasion de 2003 ne laisse pas d’inquiéter, tant sur le sort des populations locales et de leur descendance, que sur celui des vestiges archéologiques.
Des armes toujours plus sophistiquées, plus puissantes et plus destructrices (chacune pouvant tout anéantir en profondeur sur plusieurs Km) ont été de nouveau testées sur le sol irakien, devenu depuis 1991 un champ d’expérimentations militaires grandeur nature.

La vie des chercheurs sera désormais mise en danger par les quantités énormes de mines non explosées disséminées sur le territoire irakien.
L’association Human Right Watch, qui avait recensé quatre mille victimes de ces mines en 2002 (trente millions de sous munitions avaient été tirées en 1991), affirme qu’en 2003 la quasi-totalité du pays a été touchée.
Par ailleurs, l’utilisation intensive d’uranium appauvri aurait causé une pollution radioactive et chimique très supérieure à celle de 1991. Les États-Unis ont refusé d’entreprendre des travaux de décontamination et de déminage.

COMMENT LIMITER L’AMPLEUR DELA CATASTROPHE ?

Le Conseil International des Musées (ICOM) a appelé les marchands d’antiquités, les collectionneurs et les musées à ne plus acquérir d’objets provenant de la région et « d’observer la plus grande vigilance pour ne pas participer aux atteintes irréparables du patrimoine de l’humanité. » L’UNESCO doit utiliser tous les moyens pour faire respecter les conventions de 1954 et de 1970. La présentation des principales pièces volées sur son site Internet, ceux d’Interpol et de l’Institut oriental de l’université de Chicago permettra peut-être de récupérer quelques-uns des trésors appartenant au Patrimoine de l’Humanité, mais les pièces non recensées sont à jamais perdues. Sur les 4.000 pièces des musées volées en 1991, seules quatre d’entre elles ont été retrouvées. Les spécialistes sont très pessimistes quant à la possibilité de stopper ce marché illégal extrêmement lucratif, en passe de surpasser le narcotrafic. La destruction du patrimoine irakien est un crime contre l’humanité, au même titre que le génocide de sa population12.

par Joëlle Pénochet


DÉSASTRE ARCHÉOLOGIQUE EN IRAK : dommages collatéraux ou pillage planifié ?

Malgré de nombreux avertissements antérieurs à l’invasion de l’Irak par les États-Unis, les directives du gouvernement américain aux forces armées de la coalition n’ont pas pris en compte le risque élevé de voir les vestiges archéologiques de l’Irak saccagés par les trafiquants d’art occidentaux, dont certains représentants ont été accueillis à la Maison-Blanche pour d’obscures négociations. Sur le terrain, les troupes américaines semblent être restées passives devant le phénomène pour se concentrer sur la protection des sites économiques et pétroliers. Pire encore, elles auraient participé dans certains cas à la destruction de sites majeurs ou favorisé leur accès aux pillards. La question se pose donc de savoir si le gouvernement des États-unis avait d’autres intérêts en Irak que le pétrole.

La Mésopotamie, située dans l’actuel Irak et oubliée pendant 2000 ans avant d’être redécouverte au XIXe siècle, renferme peut-être les secrets des premières civilisations humaines. Leur reconstruction par l’archéologie et le déchiffrage des tablettes cunéiformes, première forme d’écriture connue, permettraient de mieux connaître nos lointains ancêtres et de peut-être faire des découvertes sans précédent à propos de notre histoire.

Aujourd’hui, la majorité de la communauté scientifique s’accorde à reconnaître les vestiges assyrio-babyloniens d’Irak comme faisant partie du patrimoine de l’humanité. Mais alors, à qui revient le droit de propriété de ce patrimoine ?
Il semble que les États-Unis se soient appropriés ce droit arbitrairement en Irak en violant les conventions de Genève qui stipulent clairement la souveraineté des états sur la propriété de leur patrimoine culturel.
Pour mémoire, avant la seconde guerre du golfe, qui a débuté en 2003, ni la Grande Bretagne ni les États-Unis n’avaient ratifié la Convention de la Hague et son premier protocole de 1954 pour la protection du patrimoine culturel dans le cas des conflits armés, contrairement à 102 autres pays dont l’Irak.

En 1991 la première guerre du Golfe menée par George Bush et pleinement soutenue par les Nations unies à la suite de l’agression du Koweit par l’armée irakienne, avait déjà vu disparaître plus de 4 000 objets archéologiques des musées d’Irak et la destruction accidentelle de sites archéologiques majeurs sur son territoire comme les ruines de Ninive (lieu de naissance supposé de l’Abraham biblique) et d’Ur (dont le palais d’Assurbanipal et la ziggourat, restaurés dans les années 80 par le régime irakien et détruits par plus de 400 obus américains), l’arche de Ctésiphon (la plus vieille arche connue au monde) pour ne citer que quelques exemples parmi les 25 000 sites archéologiques présents sur le territoire irakien.

Par la suite, l’embargo imposé à la fin du conflit entraîna, outre les souffrances de la population, la dégradation de nombreuses pièces anciennes par manque de produits chimiques nécessaires à leur conservation.

En 1999, Bill Clinton a transmis les textes de la Convention de la Hague au Congrès avec un avis très favorable à l’occasion de la sortie du deuxième protocole de la Haye interdisant l’exportation des biens culturels et exigeant leur restitution en cas de fraude, en soulignant son importance dans un communiqué écrit par le Département d’état. Celle-ci ne fut malheureusement jamais examinée et attend toujours de ressortir des cartons du Sénat américain pour être votée. Quel était son intérêt à ne pas le faire ?

On peut bien sûr avancer que l’opposition républicaine du Congrès a logiquement empêché le projet d’un président démocrate d’arriver à terme. Malheureusement l’arrivée au pouvoir du républicain George W. Bush en 2001 n’a rien changé, et pire, le gouvernement s’est enlisé dans un second conflit en Irak deux ans plus tard.

De nombreux scientifiques ont plaidé la cause du patrimoine culturel irakien - et parmi eux de nombreux érudits de nationalité américaine - pour mettre en garde le gouvernement Bush contre les dérives possibles d’un nouveau conflit et l’aggravation des pillages déjà effectués lors du premier conflit. La CIA a également averti la Maison-Blanche d’un danger à ce sujet.

Dès 2001, John Malcolm Russell, archéologue du Massachussetts College of Art de Boston, dénonça le sac de Ninive.
L’italien Antonio Calitri et le professeur McGuire Gibson de l’université de Chicago, directeur de recherche en Irak depuis 1964, ont publié dans la revue Scienceavec le soutien de plusieurs dizaines de confrères un plaidoyer exhortant le gouvernement américain et l’ONU à protéger à tout prix l’héritage culturel mondial de l’Irak. Leur voix ne seront pas entendues, d’autant que des accords visant à assouplir la législation concernant l’exportation des biens culturels étrangers vers les États-Unis avaient été signés avant même le début du conflit entre le gouvernement et l’ACCP (American Council for Cultural Policy), organisation créée en 1994 et connue pour être composée d’hommes influents proches du marché international des oeuvres d’art et regroupant aussi bien des amateurs fortunés que des négociants et des directeurs de musées.

De là à dire que l’ACCP est potentiellement en relation avec des individus d’origine douteuse, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi, ce qui a provoqué un débat houleux sur la question. Certes le marché d’art est cinquième au rang des activités génératrices de profit, mais l’ACCP avait-il un agenda plus obscur ?

Tout ce que l’on peut dire est que la défense de l’ACCP est d’une légèreté stupéfiante en regard des accusations qui sont portées contre elles - ni plus ni moins que la violation des conventions de Genève par le détournement de la législation américaine à leur propre profit - malgré le manque de preuves tangibles et la quasi-immunité dont bénéficient les ressortissants américains en Irak.

à ce sujet le site internet de l’organisation est assez éloquente. Suite à la médiatisation des pillages, trois conseillers culturels de George W. Bush (Martin Sullivan, Richard S. Lanier et Gary Vikan) ont dû démissionner de leur poste pour prévenir les éventuelles attaques qui menaçaient la Maison-Blanche suite au pillage du musée de Bagdad.

Pendant ce temps le marché mondial est saturé d’antiquités mésopotamiennes, selon les déclarations de plusieurs spécialistes comme l’Autrichien Walter Sommerfeld, professeur d’orientalisme, Donny George, directeur de recherche et d’études au Musée national irakien de Bagdad ou le Français Richard Lebeau, spécialiste du Moyen-Orient, qui se retrouvent sur les marchés parallèles de Londres et de la Suisse qui a pourtant ratifié la convention de la Hague en 2003.

Dès les premiers jours du conflit, les sept plus grands musées d’Irak ont été littéralement dépouillés et le site de Babylone détruit par les troupes polonaises installées sur les lieux.

Que dire des multiples témoignages faisant état de pillages organisés comme celui du musée et de la bibliothèque de Bagdad, par des gens renseignés à l’avance, équipés avec du matériel dernier cri ou possédant les clés des coffres de façon à pouvoir s’emparer des originaux en laissant derrière eux des copies sans valeur laissées dans les salles d’exposition à la merci de pillards autochtones ignorants et affamés ?

Que dire des déclarations narquoises des officiers anglo-américains dont les chars stationnaient à l’entrée des musées pour justifier de leur inactivité alors que la convention de la Hague précise pourtant que l’agresseur doit prendre en charge la protection du patrimoine culturel de l’agressé ?

Que penser de la décision du Royaume-Uni en 2004 (et de la Suisse un an plus tôt) de ratifier la Convention de la Hague et ses deux protocoles de 1954 et 1999 alors que la guerre bat son plein, en laissant son plus proche allié isolé dans la liste des grandes puissances militaires défavorables aux accords de l’ONU pour la protection des patrimoines culturels ?

Il s’agit peut-être de la crainte de poursuites du Tribunal pénal international de l’ONU, qui, du reste, menace le gouvernement des États-Unis et son État-major. Encore une fois, les lois internationales trouvent leur limites et les "Etats voyous" leurs marques, car à travers l’Histoire les enjeux culturels et idéologiques ont toujours eu une place de choix dans les conflits occidentaux, même si les intérêts économiques ont tendance à prendre le pas sur le reste dans un contexte d’expansion du commerce mondial.

Actuellement des procédures sont en cours pour forcer le Sénat américain à enfin ratifier la Convention de la Hague alors que le mal est déjà fait en Irak et probablement irrécupérable, et que le mandat de George W. Bush arrive à son terme.

Au début la seconde guerre en Irak les troupes états-uniennes se livrèrent à un pillage des musées du pays. Zacharia Sitchin pense que les troupes états-uniennes cherchaient à détruire les témoignages la civilisation sumérienne, antérieure à la Bible.

La mise à sac des musées et des sites archéologiques ne fut pas un simple dommage collatéral de guerre.

En une semaine, les sept plus grand musées nationaux furent dépossédés de l'essentiel de leur trésors archéologiques. La Bibliothèque nationale de Bagdad disparut dans la nature. Les chars états-uniens étaient pourtant postés devant les entrées mais ils ne sont pas intervenus et pour cause, leurs soldats étaient en train de piller les oeuvres les plus significatives ! En deux semaines, 7000 ans d'histoire disparurent dans la nature !

Le Musée national comprenaient les tablettes du Code d'Hammourabi, l'un des plus anciens textes juridique de l'humanité, des textes de l'épopée de Gilgamesh, héros mythologique du déluge sumérien, des traités mathématiques prouvant la maîtrise dans cette région du théorème de Pythagore,1 500 ans avant le grand mathématicien et surtout des statuettes représentant des être étranges à l'allure reptilienne ainsi qu'un patrimoine de tablettes d'argile évoquant une genèse de l'humanité jugée sans doute trop dérangeante par l'administration états-unienne.

Les évènements furent présentés par les agences de presse des États-Unis comme une conséquence du chaos dans lequel le pays était plongé. Cependant, le professionnalisme avec lequel les vols furent orchestrés prouve qu'ils ne furent pas le fait de la seule population irakienne.

Des citoyens y prirent part, les voleurs étaient professionnels, ce qui emmena des personnalités internationales à dénoncer une vaste opération de pillage gérée par un groupe de marchand d'art. L' ancien président Chirac qualifia ces cambriolages de crimes contre l'humanité, insinuant qu'ils auraient pu être ordonnés par un gouvernement. Les troupes américaines états-unienne ont aussi participé à la destruction de sites archéologiques majeurs en les bombardant sans raison ou en favorisant leur accès au pillards

La question se pose donc de savoir si le gouvernement états-unien avait d'autres intérêts en Irak que le pétroles.
Pour Zacharia Sitchin la réponses est oui. L'administration Bush a voulu supprimer les enseignements de Sumer qui expliquent l'histoire réelle de l'humanité, une histoire différente, dérangeante, et susceptible de faire voler en éclat les bases de la civilisation judéo-chrétienne.

L’Origine de l’Homme Moderne est à Sumer!

Zecharia Sitchin, archéologue et orientaliste émérite, expert en langues sumérienne et babylonienne nous introduit au mystère de nos origines et de la douzième planète, selon ce qu'il en a appris dans les tablettes de Sumer. Ne manquez pas de lire les ouvrages écrits par Sitchin, tel le livre « La 12ème planète » : une vérité à ne plus ignorer, si vous voulez être en mesure de comprendre ce qui s'en vient !!!


Sumer, Nibiru, Annunakis
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LE PILLAGE DES TRÉSORS IRAKIENS : LE PLUS GRAND CRIME DU SIÈCLE !

Les troupes américaines, qui ont pris le contrôle de la capitale, ont observé les pillards emporter les oeuvres issues des civilisations les plus anciennes au monde sans intervenir. Résultat : destructions et vols massifs du patrimoine culturel de l’Irak et donc du patrimoine culturel mondial.

La quasi-totalité des quelque 200 000 objets d'art du musée de Bagdad, provenant pour la plupart de l'ancienne Mésopotamie, ont été volés. Les archives nationales irakiennes ont été pour une grande part incendiées, tandis que le musée de Mossoul a été pillé.

Deux conseillers du président des États-Unis sur les biens culturels ont d’ailleurs démissionné pour protester contre l'inaction des forces américaines devant le pillage des musées irakiens. L’un d’eux a affirmé, en remettant sa lettre de démission, que les trésors irakiens n’ont pas eu la même attention que le pétrole.

Aujourd’hui, des responsables des antiquités irakiennes ont accusé les troupes américaines d'avoir commis le «crime du siècle» en ne protégeant pas les oeuvres des musées irakiens des pillages et les sites archéologiques des destructions.

C’est aussi un sujet de grande préoccupation au sein de l’Unesco. Lors d'une réunion hier à Paris, une trentaine des meilleurs spécialistes du patrimoine et des antiquités proche-orientales, ont estimé que le pillage du musée de Bagdad avait été une opération «planifiée», réalisée par des bandes organisées qui ont bénéficié de facilités.

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